La bonne question
(10 mai 2025)
La question à laquelle il convient de répondre n’est pas : faut-il conserver l’espèce humaine, mais bien : pour en faire quoi ? — Par BLOOM
samedi 9 septembre 2023
Il y a quelque chose de foncièrement paradoxal à prétendre rendre le pouvoir au peuple. D’abord parce qu’on essentialise indûment le premier, en masquant qu’il se réduit par principe à son seul exercice effectif, ce qui interdit au supposé peuple de pouvoir s’intéresser de trop près à ce dernier. Ensuite parce qu’on s’arroge, de façon unilatérale et exclusive, l’exercice du pouvoir symbolique de définir ce qu’est ce peuple que l’on invoque. Enfin parce qu’on se garde de trop préciser ce que pourrait contenir cette définition, ce qui laisse à penser que n’ayant pas de peuple clairement déterminé à qui rendre l’exercice global des pouvoirs, on pourrait bien in fine en conserver une partie significative, voire la totalité, pour soi, sous des formes simplement amendées pour produire l’illusion de cette restitution. Et pour finir parce que si le plus grand nombre a effectivement le désir d’exercer globalement les pouvoirs, il ne peut effectivement y parvenir qu’en s’en emparant directement, tout exercice de pouvoirs donné ou prétendument restitué impliquant un exercice de pouvoirs plus large de la part de la partie qui l’attribue. Et le plus grand nombre, en l’état, ne le fait pas parce que ce qu’il souhaite est qu’on se charge à sa place de cet exercice tout en lui garantissant le plus largement et le plus immédiatement possible la satisfaction de ses exigences de confort matériel et intellectuel.
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Par Bloom
La question à laquelle il convient de répondre n’est pas : faut-il conserver l’espèce humaine, mais bien : pour en faire quoi ? — Par BLOOM
Nous n’avons pas de remords par altruisme ou par grandeur d’âme, mais parce qu’ils nous donnent l’occasion de supposer la subjectité à laquelle nous aspirons. Là comme ailleurs c’est notre égoïsme (…)
L’amour de l’homme en général se conjugue assez bien avec la haine de certains hommes en particulier, qu’on considère ne pas se conformer suffisamment complètement au modèle idéal du premier. Et (…)
Le prétendu libre-arbitre est le produit de la vanité aveugle du sujet réaliste. Une illusion qui se soutient d’une autre. — Par BLOOM