A propos

samedi 13 mars 2021 , par Christophe Gicquel

2021. Après plus de 10 ans d’existence, Le P’tit Canard change de nom. Bien que son équipe, son contenu, son apparence restent pratiquement inchangés, il s’appellera désormais NoMade. Comme chaque appellation, chaque focalisation dans l’espace public, chaque resserrement confiné au résumé, cette dénomination requiert une identité.

Notre souhait est que ce magazine s’inscrive davantage encore dans les dispositifs que Deleuze [1] nommait les machines de guerre, « par lesquels chacun de nous remplit ou invente de nouveaux espace-temps » [2].
Or, suivant son hypothèse, nous postulons que c’est l’organisation nomade qui a inventé la machine de guerre - laquelle n’est pas les armées. C’est à cette organisation que nous voulons nous affilier, un nomadisme d’esprit, un bouger sans se déplacer, à la fois inscrits dans un patrimoine et relevant du mouvement - tout en restant aussi éloignés que possible du tourisme de masse et de la faim de dépaysement qui meut tant d’espérances.

Retenons, par ailleurs, que parmi la multitude où puisent les origines (latine et grecque) du mot nomade, il y a une géographie, des paysages, un vent qui fortifie des tempéraments. Il s’agit du bassin méditerranéen, auquel les créateurs de ce magazine sont particulièrement attachés : parce qu’ils y vivent, parce qu’ils y sont nés, parce qu’ils y voient la source de leur langue, de leur vie mythologique, de leurs rituels, le berceau d’une manière de révolte autant que le legs d’une volonté sans cesse renouvelée d’insubordination et d’ouverture vers le large.

Enfin, NoMade, en deux parties, « no made » par opposition au « made in » qui envahit tout ce qui nous entoure et se voit apposé jusque sur les objets culturels tel un sceau identitaire clos sur lui-même, la marque procédurale d’un fonctionnalisme irrépressible.
On le comprendra aisément, ce semestriel se réclamerait davantage de l’existentialisme que de l’essentialisme.

Son champ d’action principal est la littérature ; voilà pourquoi NoMade se veut une gazette de la pensée et du langage. Mais, parce que cette gazette ambitionne également d’avoir affaire aux arts, quelles que soient leurs classifications, nous nous efforcerons de la rendre aussi polymorphe que possible.

Pour conclure, rappelons qu’il s’agit avant tout d’une aventure amicale et familiale ; aussi ses contributeurs sont-ils tous bénévoles. Notre démarche ne poursuit aucun but lucratif : il s’agit principalement d’un désir de partage, d’une passion pour les écrits, les livres et les lieux qui les défendent.
La gazette NoMade est ainsi imprimée au format A2 ouvert - A3 fermé - sur papier couché mat 100 gr, en couleurs et recto-verso, entre 100 et 200 exemplaires, deux fois par an. Autofinancée, elle est offerte aux librairies qui veulent bien l’accueillir pour la faire découvrir.

Six noms sont associés à la version papier :
Bloom pour les textes de réflexion, tribunes et autres brèves.
Christophe Gicquel pour la maquette graphique et ce qui est en lien avec la publication.
Corinne Gicquel pour tout ce qui concerne les arts graphiques.
Delisle Tiboulen pour la partie poésie.
Marx Teirriet pour la fiction (nouvelles).
Renan Gicquel pour les photos.

Bonnes lectures !

[1Deleuze G., Guattari F., Mille Plateaux, 1980, Minuit

[2Guilbert C., Roue libre, 2020, Flammarion, p. 130