
l’huis clos
je rêvais que cette blessure brulât en moi jusqu’après la fin que l’absence ne tarît jamais sa source sous la bruyère nostalgique des aurores (...)
Écrire la poésie, c’est creuser des puits au cœur desquels éclosent des images ; portraits, figures et représentations, tableaux, ou encore expressions, hèlent à l’âme le lecteur et suscitent sa soif. L’enchantement lui vient alors - quand il advient - de ce vertige inexplicable qu’il ressent dès que l’appelle par son prénom le chant des sirènes, que parvient à sa nature le babil intime d’un tutoiement impromptu.
Or, installés de plus en plus haut dans les nuages de l’illusion, il est à craindre qu’il nous devienne aujourd’hui, à tous, toujours plus difficile d’accéder à ces élans du vide. La vacuité ceignant le quotidien de ses concurrences, partout ses philtres absurdes, ses rêves de possession, ses idéologies ; et les chefs-d’œuvre de la poésie - qui jadis fondaient une communauté humaine - nous échappent, et nous laissent seuls avec nos certitudes.
Au royaume de l’utile les mots sont las ;
tandis que, vaguant sur les terres du fonctionnalisme, les chagrins inquiets (hélas !) ne se conjuguent plus qu’au singulier.
alors, tâchons
je rêvais que cette blessure brulât en moi jusqu’après la fin que l’absence ne tarît jamais sa source sous la bruyère nostalgique des aurores (...)
Dans la nuit, Où languissent corps et peaux, Resurgit De l’enfance un sot Dépit Un désert. Tel un chant, en écho Quelque vers Sourd et (...)
Comme Narcisse, se pencher au-dessus des iris et se mirer dans les étoiles. N’y voir que les lignes de l’eau, ni le reflet des nues. Car de l’haut (...)
Paru dans le supplément du P’tit Canard n°10, L’Être du temps mauvais est la réponse, en quatre lettres, du poète au chœur des Hommes qui, dans le (...)
Le bonheur ! Je me suis adressé à lui Dès mon vivant Caché Dans les profondeurs Où palpite Mon désert Il offre en sacrifice Les mots De ceux qui mentent Pourtant Moins que les voix Sauf Et sain (...)
Parce que le vent Est haut : Réconcilier Et le corps et l’âme Quitter L’inquiétude tranquille Du giron Lénitif de la vérité Retiré-je moi des autres Pour l’introduire Dans ma nouvelle identité (...)
Le génie, c’est La jeunesse Faire apparaître des promesses En creux Dans les possibles évanescents Là où L’usure des destins Est le monde Et la vie — Par Delisle (...)
Une rumeur sourd du vide De la béance des fenêtres Du parking des voitures De la rue des passants Des boîtes à écho d’espérances En forme de bouche, en forme d’oreille — Par Delisle (...)