La bonne question
(10 mai 2025)
La question à laquelle il convient de répondre n’est pas : faut-il conserver l’espèce humaine, mais bien : pour en faire quoi ? — Par BLOOM
samedi 6 juillet 2024
Notre appétit sans cesse grandissant pour la vitesse, dont l’obsession du temps réel est la figure la plus marquante, n’est à tout prendre qu’une fuite réitérée devant l’écoulement du temps chronologique, et donc in fine devant la mort. La vitesse toujours plus grande que nous imprimons à tous nos actes nous étourdit face à leur inexorable fuite, effaçant dans sa répétition toujours plus précipitée la perception de leur survenue individuelle au profit d’une stase hallucinée qui nous donne l’illusion de l’immortalité. Ce qui réclame toujours plus de technique pour la soutenir, et qui a deux conséquences. D’abord qu’au moment où cette technique vient à faire défaut, toute la chronologie jusque là déniée se précipite d’un bloc sur nous et avec elle l’effroi soudain de la mort qu’on avait cru conjurer. Ensuite que cette même technique, pour se soutenir, requiert des moyens matériels de plus en plus conséquents, qui accroissent, au sens propre autant que figuré, le bruit du monde. La vitesse remplit le monde d’un bruit toujours plus assourdissant pour tenter de nous convaincre que l’Histoire, tout autant que les histoires, s’y sont tues.
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Par Bloom
La question à laquelle il convient de répondre n’est pas : faut-il conserver l’espèce humaine, mais bien : pour en faire quoi ? — Par BLOOM
Nous n’avons pas de remords par altruisme ou par grandeur d’âme, mais parce qu’ils nous donnent l’occasion de supposer la subjectité à laquelle nous aspirons. Là comme ailleurs c’est notre égoïsme (…)
L’amour de l’homme en général se conjugue assez bien avec la haine de certains hommes en particulier, qu’on considère ne pas se conformer suffisamment complètement au modèle idéal du premier. Et (…)
Le prétendu libre-arbitre est le produit de la vanité aveugle du sujet réaliste. Une illusion qui se soutient d’une autre. — Par BLOOM