Les quatre mensonges du populisme

samedi 13 juillet 2024

Il y a une quadruple tromperie de la part de ceux qui prétendent vouloir prendre le pouvoir pour le restituer au peuple. D’abord ils ne définissent jamais en quoi consiste exactement ce peuple, ce qui leur laisse toute latitude pour l’adapter circonstanciellement à leur exercice des pouvoirs. Ensuite ils font croire que le pouvoir est unique et qu’il s’approprie alors qu’on ne peut jamais qu’exercer des pouvoirs, en concurrence avec d’autres, et en se soumettant aux contraintes fonctionnelles qu’impose cet exercice, pour différentes qu’elles puissent être selon les modes de ce dernier. Pour continuer, ils masquent que tout exercice de pouvoirs se conserve tel, et tend de plus systématiquement à s’étendre, tant qu’on ne s’en empare pas par la force, et qu’il est donc mensonger de prétendre le restituer à qui que ce soit, sous quelque forme que ce soit, sauf à y être contraint. Enfin ils dotent le peuple du désir d’exercer des pouvoirs alors que, lorsqu’il le manifeste ou qu’on le lui fait manifester, il souhaite juste qu’on lui fournisse le maximum de confort pour un minimum d’efforts, ce qu’il désire au fond étant qu’on exerce les pouvoirs pour lui selon ses intérêts.

— 
Par Bloom

Les brèves dans Tribune

En miroir
(9 août 2025)

Ne te fais aucune illusion. Ce que les autres apprécient en toi ce n’est jamais toi – de quel toi d’ailleurs s’agirait-il – mais uniquement les satisfactions, matérielles et symboliques, qu’ils (…)

Un début
(6 août 2025)

Le commencement de la puissance consiste à avoir a minima la lucidité de ses impuissances. — Par BLOOM

Ni espoir ni complaisance
(2 août 2025)

Le surhomme nietzschéen a la puissance singulière de faire coexister en lui les extrêmes. Son dernier homme les annule dans sa morne et grise moyenne commune. Mais au bout du compte de l’homme, (…)

Saccages
(30 juillet 2025)

Nous saccageons notre monde et le rendons invivable à proportion de ce que nous saccageons le langage dont nous usons pour le dire, donc pour l’instaurer. Et à voir l’état actuel du premier on (…)