(In)visibilisation
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lundi 23 juin 2025 , par
Conditions d’une refonte du dialogue démocratiqueDésuétude du bien commun. Peut-on encore partager un espace libre, ouvert et bienveillant ?
A la suite de deux siècles d’auto-critique des fondements de leur pensée, les sociétés occidentales sont en proie à une désarticulation de leur corps social. Point d’orgue de cette situation : le démantèlement des fondements normatifs du vivre ensemble et la désintégration des repères cognitifs liés à la vérité.
Le dialogue démocratique qui jusque-là nourrissait les aspirations à une forme éthique de cohésion est menacé par les discours clivants, lesquels font redouter le retour des pires formes du populisme du XXe siècle. A la faveur d’une intensification de la défiance envers toute forme d’autorité, des démocraties vacillent élection après élection sous la montée des extrêmes et leur victoire dans les urnes : Hongrie, Pologne, Roumanie, États-Unis... Partout en Occident, les attaques de l’état de droit se multiplient, quand elles ne se normalisent pas. Jusque dans la sphère privée, les incertitudes d’un monde en mutation conduisent les émotions à devenir le critère principal de vérité.
Dès lors, qu’il s’avère difficile de rester indifférent à la cristallisation d’un doute aussi profond que corrosif ! Après plusieurs décennies de quiétude et de prospérité économique, une crise existentielle agite jusqu’aux fondements les démocraties. Elle ne peut rester non-traitée. L’enjeu du post-véritisme pour les structures démocratiques engage les conditions de la liberté.
L’existence même des modes d’exploration de cette dernière est donc en jeu, particulièrement celles portant sur la capacité à se gouverner soi-même par la raison. Ce système se caractérise en effet par un mépris des faits, ainsi que l’absence de vérité objective. C’est la domination d’un relativisme absolu et généralisé dans lequel il est possible de croire tout et n’importe quoi, sans scrupule. Où l’on peut persuader de tout et n’importe quoi, dans un déni entier de responsabilité.
Une simple recherche de valeurs universelles sur lesquelles nous pourrions encore fonder nos échanges dialogiques est insuffisante. Cet examen ne peut faire l’économie de la prise en compte du risque accru de rupture entre langage et réalité auquel ces régimes sont actuellement exposés.
Dans ce contexte, de quelle manière refonder les conditions d’un dialogue démocratique ? C’est une question à laquelle il est nécessaire aujourd’hui de tâcher de répondre.
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