Il y a comme un doute

samedi 11 mars 2023

L’utopie est infréquentable parce qu’elle porte toujours en elle, de façon plus ou moins explicite, la certitude des lendemains qui chantent, du progrès assuré et de la vérité à laquelle il ne peut que conduire. Ce qui n’implique pas pour autant qu’il faille se satisfaire systématiquement du statu quo et y adhérer comme à une autre vérité tout aussi immuable. Mais que tout ce qu’on entreprend pour s’en écarter ou le modifier doit être empreint d’un doute constant, celui même qui vise le statu quo et pousse à s’en éloigner. Parce que lui seul manifeste la contingence et l’incertitude de nos entreprises et est susceptible de nous y faire renoncer lorsqu’elles deviennent trop évidemment désastreuses.
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Par Bloom

Les brèves dans Tribune

En miroir
(9 août 2025)

Ne te fais aucune illusion. Ce que les autres apprécient en toi ce n’est jamais toi – de quel toi d’ailleurs s’agirait-il – mais uniquement les satisfactions, matérielles et symboliques, qu’ils (…)

Un début
(6 août 2025)

Le commencement de la puissance consiste à avoir a minima la lucidité de ses impuissances. — Par BLOOM

Ni espoir ni complaisance
(2 août 2025)

Le surhomme nietzschéen a la puissance singulière de faire coexister en lui les extrêmes. Son dernier homme les annule dans sa morne et grise moyenne commune. Mais au bout du compte de l’homme, (…)

Saccages
(30 juillet 2025)

Nous saccageons notre monde et le rendons invivable à proportion de ce que nous saccageons le langage dont nous usons pour le dire, donc pour l’instaurer. Et à voir l’état actuel du premier on (…)