Il y a comme un doute

samedi 11 mars 2023

L’utopie est infréquentable parce qu’elle porte toujours en elle, de façon plus ou moins explicite, la certitude des lendemains qui chantent, du progrès assuré et de la vérité à laquelle il ne peut que conduire. Ce qui n’implique pas pour autant qu’il faille se satisfaire systématiquement du statu quo et y adhérer comme à une autre vérité tout aussi immuable. Mais que tout ce qu’on entreprend pour s’en écarter ou le modifier doit être empreint d’un doute constant, celui même qui vise le statu quo et pousse à s’en éloigner. Parce que lui seul manifeste la contingence et l’incertitude de nos entreprises et est susceptible de nous y faire renoncer lorsqu’elles deviennent trop évidemment désastreuses.
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Par Bloom

Les brèves dans Tribune

Une question d’élégance
(3 septembre 2025)

Ce qui rend les dystopies largement préférables aux utopies tient au minimum d’élégance qu’elles ont de ne pas promettre inconsidérément des lendemains qui chantent pour tous. — Par BLOOM

Condition liminaire
(30 août 2025)

Il ne peut y avoir de lucidité, si limitée soit-elle, qu’accompagnée d’une dureté équivalente, qui permette de considérer ce qu’elle dévoile avec une distance qui écarte au plus loin la peine (…)

Un raccourci bienvenu
(27 août 2025)

L’idée de justice a toujours bonne presse auprès du plus grand nombre, parce qu’il y voit l’opportunité d’y gagner des droits qui lui resteraient inaccessibles par ses seules qualités. — Par BLOOM

Un défi
(23 août 2025)

Que peut-on faire de mieux pour les hommes sinon les mépriser, pour éventuellement donner à quelques-uns l’envie de le démentir. — Par BLOOM