La bonne question
(10 mai 2025)
La question à laquelle il convient de répondre n’est pas : faut-il conserver l’espèce humaine, mais bien : pour en faire quoi ? — Par BLOOM
samedi 27 mai 2023
La mémoire technologique, en particulier informatique, efface le temps qui s’écoule entre son enregistrement et sa restitution, fait revenir strictement à l’identique le passé dans le présent, conformément au temps chronologique qui la règle et qui fait équivaloir chacun de ses instants avec tous les autres – un temps sans qualité. La mémoire humaine au contraire fait revenir dans le présent un passé toujours modifié, par l’oubli plus ou moins étendu qui l’affecte tout autant que par les nécessités propres à ce présent, un passé qui quelquefois, du fait de ces dernières, relève de la paramnésie. C’est le temps du souvenir, plus ou moins singulier et qualitatif, qui n’est ni le passé dont il se souvient ni le présent dans lequel on se souvient, mais un mélange variable et singulièrement compliqué des deux. Qui fait que la mémoire ne peut jamais se substituer au souvenir, en dépit des efforts de la technologie pour remplacer celui-ci par celle-là.
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Par Bloom
La question à laquelle il convient de répondre n’est pas : faut-il conserver l’espèce humaine, mais bien : pour en faire quoi ? — Par BLOOM
Nous n’avons pas de remords par altruisme ou par grandeur d’âme, mais parce qu’ils nous donnent l’occasion de supposer la subjectité à laquelle nous aspirons. Là comme ailleurs c’est notre égoïsme (…)
L’amour de l’homme en général se conjugue assez bien avec la haine de certains hommes en particulier, qu’on considère ne pas se conformer suffisamment complètement au modèle idéal du premier. Et (…)
Le prétendu libre-arbitre est le produit de la vanité aveugle du sujet réaliste. Une illusion qui se soutient d’une autre. — Par BLOOM