Rapports au temps

mercredi 7 décembre 2022

Le rapport que nous entretenons culturellement avec la temporalité a profondément changé. Nous nous écartons de plus en plus de chronos parce que nous ne voulons plus de la déchéance et de la mort qu’il implique. Nous réclamons à cors et à cris les bénéfices liés aux opportunités de kairos mais sans vouloir faire les efforts qu’ils requièrent pour les saisir lorsqu’il passe à notre portée. Quant à aion nous ne voulons même plus en entendre parler parce qu’il nous impose une singularité qui contrevient trop fortement à notre paresse fonctionnaliste. Symptômes convergents de notre infantilisation galopante.
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Par Bloom

Les brèves dans Tribune

Bégaiement
(13 septembre 2025)

L’inconséquence, si chère à notre espèce, bégaie inévitablement. Parce qu’elle survient une première fois comme refus d’envisager et d’assumer les conséquences de ses actes, au profit de prétendus (…)

Indécence
(10 septembre 2025)

Nous réclamons désormais ouvertement et sans vergogne l’immortalité, sans même avoir eu la décence de nous demander auparavant s’il pouvait être de quelque façon souhaitable d’exposer notre (…)

Ne pas prendre l’effet pour la cause
(6 septembre 2025)

L’excès ne fait ni l’exception du talent, ni la singularité du génie. Il n’en constitue au mieux qu’un des éventuels effets induits. — Par BLOOM

Une question d’élégance
(3 septembre 2025)

Ce qui rend les dystopies largement préférables aux utopies tient au minimum d’élégance qu’elles ont de ne pas promettre inconsidérément des lendemains qui chantent pour tous. — Par BLOOM