Rétroaction

samedi 4 septembre 2021

Le plus souvent, parce que c’est plus simple, plus facile, nous n’avons qu’une conception « rétroactive » de la causalité, c’est-à-dire que pour chaque effet survenant dans le monde nous supposons une seule cause, ou au mieux une quantité limitée de causes, que nous considérons comme ayant toutes a priori cet effet pour but. Déterminisme absolu de cette causalité, promesse d’une maîtrise possible du monde. Alors que tout effet, à de rares exceptions près, est produit par une quantité indéfinie de causes qui se rencontrent aléatoirement et se combinent, avec des influences différentes, sans but prédéterminé. Causalité singulière et radicalement aléatoire, réelle mais qui de ce fait ne nous convient guère parce qu’elle nous prive de toute possibilité de souveraineté subjective et nous demande des efforts sans cesse recommencés pour tenter de l’élucider un peu tout en sachant d’avance ne pas pouvoir y réussir complètement.

— 
Par Bloom

Les brèves dans Tribune

Humanisation
(20 août 2025)

Nous avons deux façons complémentaires d’humaniser systématiquement et radicalement notre milieu. La première, la plus directe, passe par sa domestication et sa mise sous tutelle technologique. Ce (…)

Oui ?
(16 août 2025)

Il est facile de dire oui à ce qui convient, ça ne requiert aucun effort. La véritable affirmation est celle qui dit oui aussi à ce qui disconvient et qui ce faisant le surmonte pour en faire (…)

Bonne pratique
(13 août 2025)

Ce qu’il y a de pratique avec la morale, quelque figure qu’elle prenne, c’est qu’en s’y prenant avec suffisamment de précaution, on peut la prêcher sans retenue sans jamais s’y conformer. Le tout (…)

Un diagnostic
(13 août 2025)

Ce n’est pas le monde qui est malade, mais nous qui le sommes, et qui de plus l’infestons. — Par BLOOM