Un spectre hante la politique

samedi 22 juin 2024

Il est pratiquement impossible de donner une définition claire et positive de ce qu’est exactement ce peuple auquel font appel nombre de politiques pour justifier leurs opinions et leurs prises de position. Celle qui correspond le mieux à tous, justement parce qu’elle est suffisamment floue pour s’adapter aux vues, pourtant divergentes, de chacun, consiste à y amalgamer tous ceux que l’on peut affubler d’une victimisation morale, charge à chacun ensuite de délimiter plus ou moins approximativement les contours bornant sa propre conception, politique et circonstanciée, du victimisme auquel il se réfère. En fonction des différents avantages qu’il escompte, en termes d’exercice des pouvoirs, de la mobilisation ressentimiste qu’il envisage de susciter par l’agitation fébrile de ce spectre politique.

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Par Bloom

Les brèves dans Tribune

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(24 mai 2025)

Essayer de vivre chaque instant de chaque journée comme si on l’avait voulu intégralement et qu’il doive revenir éternellement, parce qu’il est l’expression exacte de notre singularité (…)

Ni nécessaire, ni superflue
(21 mai 2025)

L’espèce humaine n’est en rien nécessaire. Et on est loin de pouvoir considérer qu’elle manifeste un des quelconques agréments qui se rattache quelquefois au superflu. — Par BLOOM

Pour rappel
(17 mai 2025)

En écho à Nietzsche : tout mot est un préjugé, mais qui varie selon les circonstances de son emploi et les individus qui en usent. Sans par ailleurs jamais en avoir conscience, ce qui est (…)

En creux
(14 mai 2025)

Toute connaissance – et plus largement tout savoir – dépend de ses hypothèses factuelles et méthodologiques, qui déterminent a priori ses limites, et dessinent en creux tout son inconnaissable. (…)