Un spectre hante la politique

samedi 22 juin 2024

Il est pratiquement impossible de donner une définition claire et positive de ce qu’est exactement ce peuple auquel font appel nombre de politiques pour justifier leurs opinions et leurs prises de position. Celle qui correspond le mieux à tous, justement parce qu’elle est suffisamment floue pour s’adapter aux vues, pourtant divergentes, de chacun, consiste à y amalgamer tous ceux que l’on peut affubler d’une victimisation morale, charge à chacun ensuite de délimiter plus ou moins approximativement les contours bornant sa propre conception, politique et circonstanciée, du victimisme auquel il se réfère. En fonction des différents avantages qu’il escompte, en termes d’exercice des pouvoirs, de la mobilisation ressentimiste qu’il envisage de susciter par l’agitation fébrile de ce spectre politique.

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Par Bloom

Les brèves dans Tribune

Une question d’élégance
(3 septembre 2025)

Ce qui rend les dystopies largement préférables aux utopies tient au minimum d’élégance qu’elles ont de ne pas promettre inconsidérément des lendemains qui chantent pour tous. — Par BLOOM

Condition liminaire
(30 août 2025)

Il ne peut y avoir de lucidité, si limitée soit-elle, qu’accompagnée d’une dureté équivalente, qui permette de considérer ce qu’elle dévoile avec une distance qui écarte au plus loin la peine (…)

Un raccourci bienvenu
(27 août 2025)

L’idée de justice a toujours bonne presse auprès du plus grand nombre, parce qu’il y voit l’opportunité d’y gagner des droits qui lui resteraient inaccessibles par ses seules qualités. — Par BLOOM

Un défi
(23 août 2025)

Que peut-on faire de mieux pour les hommes sinon les mépriser, pour éventuellement donner à quelques-uns l’envie de le démentir. — Par BLOOM