
Dé-conte de la solitude
Écrit à l’origine pour la voix-off d’une poésie audiovisuelle qui n’a pas été menée à terme, ce poème a finalement été intégré à la nouvelle de (…)
Écrire la poésie, c’est creuser des puits au cœur desquels éclosent des images ; portraits, figures et représentations, tableaux, ou encore expressions, hèlent à l’âme le lecteur et suscitent sa soif. L’enchantement lui vient alors - quand il advient - de ce vertige inexplicable qu’il ressent dès que l’appelle par son prénom le chant des sirènes, que parvient à sa nature le babil intime d’un tutoiement impromptu.
Or, installés de plus en plus haut dans les nuages de l’illusion, il est à craindre qu’il nous devienne aujourd’hui, à tous, toujours plus difficile d’accéder à ces élans du vide. La vacuité ceignant le quotidien de ses concurrences, partout ses philtres absurdes, ses rêves de possession, ses idéologies ; et les chefs-d’œuvre de la poésie - qui jadis fondaient une communauté humaine - nous échappent, et nous laissent seuls avec nos certitudes.
Au royaume de l’utile les mots sont las ;
tandis que, vaguant sur les terres du fonctionnalisme, les chagrins inquiets (hélas !) ne se conjuguent plus qu’au singulier.
alors, tâchons
Écrit à l’origine pour la voix-off d’une poésie audiovisuelle qui n’a pas été menée à terme, ce poème a finalement été intégré à la nouvelle de (…)
Carcasse rouillée Qui se grippe Qui se coince Qui se pince Est-ce toujours un corps Est-ce toujours un corps Ce bout de chair envahi de fourmis (…)
Ouvre ta pensée passant Prête tes oreilles à mon chant Vois, comme ma voix est ta voix Se mêlent à l’unisson Toutes nos imaginations (…)
Sous la fraîcheur du tilleul Observant filer les heures Des minutes en linceul Ainsi pensait mi ravi le rêveur : Tant de vies immobiles (…)
Je pense beaucoup à toi — mais tu es occupée — Qui fleure le musc las De toute éternité On te pare de blanc Si veut-on bâillonner Qu’un silence tant Vaut mieux être oubliée (…)
le temps presse et déjà la foule en file derrière mon dos ceux qui me précèdent ai-je de l’oubli parsemé, docile, mes traces de pas depuis les fossiles des aubes, les aubes encor (…)
Écouter le silence, L’absorber S’y fondre Laisser vagabonder mes rêves Dans le vide des ruines de mon âme Et me retourner Ne plus n’entendre rien Chercher l’absence De bruit, de (…)
Parfois... Aimer n’est pas accéder à l’altérité, voir l’autre. C’est ne plus se voir soi-même dans le reflet de ses yeux, s’absenter un moment à sa propre omniprésence. — Par Marx Teirriet