La matière du silence

mercredi 1er octobre 2014 , par Marx Teirriet

La conscience que nous possédons de notre ignorance des "choses" est proportionnelle à l’étendue de nos connaissances. Qu’il était bon le temps où l’on ignorait tout ; où rien ne nous était inconnu...


I
Que l’on possède une conscience comme l’on possède un objet. Et qu’à l’instar de cette substance de l’utilité fantasmée, nous puissions nous en voir démunis par l’oubli.

La matière du silence est l’oubli… Or, de silence il n’en naît plus : suppliques, contes et chants constituent les armées d’un vacarme immanent à nos vrombissements.

Même si la réalité m’est inaccessible, je te vois. Dans la prunelle où débute l’Histoire, au berceau de la vérité. Amoureusement.

II
J’ai bâti entre nous une frontière faite de pudeur. Et nous sommes maintenant liés par ces cachettes, inhérents l’un à l’autre.

Mon amour… la joie est mon dessein.

Cette soif ! Cette soif dévore les « je », désincarne les égaux en moitié de trois.
Je ne crains pas les controverses ni les écueils sur le chemin.

III
Puisque tout retombe toujours, le vent louvoie dans les interstices brulants de la vacuité.

Le ciel se vide.

IV
Le présent délaisse le jadis pour sur-vivre le mouvement dans un désert d’éphémères illusions, aux hyalines oasis où languissent d’indicibles aurores du monde.

Léthifères essences – vaticinantes, fulminantes, proéminentes ou détonantes, et prégnantes – récoltant les pétales de l’enfance jusqu’aux stigmates.

V
L’obscurité n’émane que du ponant.

Nous brasillons alors pendant ceux qui se souviennent ; et les jadis s’amarrent à l’oubli, insoucieux des avenirs fuligineux et des amours spécieuses.

VI
La vie n’est pas courte, même si les racines de l’envie se répandent dans les bras de l’infini.

Le tumulte du doute croît ; et l’immortalité plonge dans la matière du silence jusqu’à dé-croire, jusqu’à découdre le fil des échos, jusqu’à en découdre avec les fils des anges telluriques.

Et puis…
Le chœur s’étonne d’avoir du sens sur les mains.

Les articles dans Poésie

Vacarme

Goutte à goutte. Un taon passe. De gauche à droite, le silence n’existe pas. De haut en bas, le silence n’existe plus. Partout, des (…)

Les mords du temps

Je veux bien mourir, là, maintenant. Je dois bien pourrir irrémédiablement De silence, Et de bruit. Distraitement, Je meurs éperdument (…)

La soif

Étoile légère - où la nuit ne vient jamais, Venez-moi en aide. Sœur, j’ai soif. Chair de la lumière, matière du silence épais, Posez votre (…)

Amertumes

Or, l’amer Tu me rends sot De puce En Papillons zélés Je barre sur la liste Mon canot Sans bouée Ballet de vers , de blancs (…)