Ce qu’on vit, ce qu’il en reste

lundi 13 septembre 2021

La question n’est jamais de se demander ce qu’il reste d’une vie, parce qu’il n’en reste rien au final et que ça n’a aucune importance. Dans la très grande majorité des cas elle est vouée à un oubli rapide, aux souvenirs épars et contradictoires qui la refont a posteriori à la meilleure convenance des rares personnes qui les portent et qui finissent par s’effacer, au plus tard avec leur disparition. Si elle a bénéficié d’un peu de notoriété elle aura droit à un peu de postérité officielle, à quelques traces historiques, qui la trafiqueront selon les nécessités courantes de l’exercice global des pouvoirs. Et celà même finira un jour par s’effacer définitivement, simplement un peu plus tard. La seule question pertinente est de se demander si elle aura été suffisamment singulièrement vécue. Et il est probable que la réponse soit oui, même dans les cas où elle est à peine, presque pas, singulière. Même dans les cas donc où elle n’a pour ainsi dire aucun intérêt. Parce que dans tous les cas sa singularité ce sera affirmée au maximum de sa puissance.

— 
Par Bloom

Les brèves dans Tribune

Humanisation
(20 août 2025)

Nous avons deux façons complémentaires d’humaniser systématiquement et radicalement notre milieu. La première, la plus directe, passe par sa domestication et sa mise sous tutelle technologique. Ce (…)

Oui ?
(16 août 2025)

Il est facile de dire oui à ce qui convient, ça ne requiert aucun effort. La véritable affirmation est celle qui dit oui aussi à ce qui disconvient et qui ce faisant le surmonte pour en faire (…)

Bonne pratique
(13 août 2025)

Ce qu’il y a de pratique avec la morale, quelque figure qu’elle prenne, c’est qu’en s’y prenant avec suffisamment de précaution, on peut la prêcher sans retenue sans jamais s’y conformer. Le tout (…)

Un diagnostic
(13 août 2025)

Ce n’est pas le monde qui est malade, mais nous qui le sommes, et qui de plus l’infestons. — Par BLOOM