Ce qu’on vit, ce qu’il en reste

lundi 13 septembre 2021

La question n’est jamais de se demander ce qu’il reste d’une vie, parce qu’il n’en reste rien au final et que ça n’a aucune importance. Dans la très grande majorité des cas elle est vouée à un oubli rapide, aux souvenirs épars et contradictoires qui la refont a posteriori à la meilleure convenance des rares personnes qui les portent et qui finissent par s’effacer, au plus tard avec leur disparition. Si elle a bénéficié d’un peu de notoriété elle aura droit à un peu de postérité officielle, à quelques traces historiques, qui la trafiqueront selon les nécessités courantes de l’exercice global des pouvoirs. Et celà même finira un jour par s’effacer définitivement, simplement un peu plus tard. La seule question pertinente est de se demander si elle aura été suffisamment singulièrement vécue. Et il est probable que la réponse soit oui, même dans les cas où elle est à peine, presque pas, singulière. Même dans les cas donc où elle n’a pour ainsi dire aucun intérêt. Parce que dans tous les cas sa singularité ce sera affirmée au maximum de sa puissance.

— 
Par Bloom

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