Egoïsme

mercredi 20 juillet 2022

En toute circonstance nous ne faisons jamais que ce que nous considérons – sans même y réfléchir même si nous le justifions a posteriori par tout un tas de raisons – nous convenir au mieux en fonction des opportunités que nous y percevons. Et comme dans la grande majorité des cas c’est ce qui est valorisé a priori par la culture commune qui nous conforme en masse, donc ce qui est aussi souhaité par le plus grand nombre, cela suscite envie et ressentiment et se retrouve condamné sous l’imputation d’égoïsme. Mais cette condamnation est encore plus virulente et rancunière s’il advient que ce que nous pensons nous convenir le mieux est singulier et déroge alors aux intérêts grégairement reconnus du sujet réaliste. Parce que cela indique une déprise radicale de la subjectité au profit de l’individuation singulière, ce qui est encore plus inadmissible par le plus grand nombre parce que s’y dévoile l’illusion de la première, ce qui le prive de sa croyance la plus nécessaire.

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Par Bloom

Les brèves dans Tribune

Une question d’élégance
(3 septembre 2025)

Ce qui rend les dystopies largement préférables aux utopies tient au minimum d’élégance qu’elles ont de ne pas promettre inconsidérément des lendemains qui chantent pour tous. — Par BLOOM

Condition liminaire
(30 août 2025)

Il ne peut y avoir de lucidité, si limitée soit-elle, qu’accompagnée d’une dureté équivalente, qui permette de considérer ce qu’elle dévoile avec une distance qui écarte au plus loin la peine (…)

Un raccourci bienvenu
(27 août 2025)

L’idée de justice a toujours bonne presse auprès du plus grand nombre, parce qu’il y voit l’opportunité d’y gagner des droits qui lui resteraient inaccessibles par ses seules qualités. — Par BLOOM

Un défi
(23 août 2025)

Que peut-on faire de mieux pour les hommes sinon les mépriser, pour éventuellement donner à quelques-uns l’envie de le démentir. — Par BLOOM