Transfusion
(1er octobre 2025)
L’esthétique n’est à tout prendre que la forme artistique de la morale, qui remplace le Bien par le Beau. C’est ce qui d’emblée devrait lui ôter toute pertinence. — Par BLOOM
samedi 11 septembre 2021
Il est dorénavant devenu de bon ton de conspuer les intellectuels. Bien entendu ceux qui en font profession médiatique et se donnent complaisamment en spectacle, mais on peut se demander ce qu’ils présentent de réellement intellectuel en dehors de l’étiquette que la culture commune leur octroie en échange du support qu’ils lui apportent pour justifier ses valeurs, y compris lorsqu’ils prennent la pose de la contestation. Ceux-ci jouent le rôle qui leur est assigné dans l’exercice global des pouvoirs et ont la rétribution qu’ils méritent. Mais aussi bien ceux qui considèrent que penser, ou ne serait-ce que réfléchir, sur le monde que nous faisons et l’existence que nous y menons peut permettre de singulièrement les enrichir – pas simplement et uniquement de les améliorer. Bien entendu ça implique de ne pas s’adonner sans réserve au divertissement et à ses illusoires jouissances immédiates et bien souvent tarifées. Et sans doute ce recul qui entraîne un dévoilement au moins partiel des illusions communes, entraîne-t-il un certain inconfort, au moins intellectuel, auquel rechigne le plus grand nombre. On n’apprécie guère d’être confronté à ses inconséquences, à sa médiocrité, à son irresponsabilité, surtout lorsqu’on entend continuer à profiter de leurs effets gratifiants. Et puis ça laisse toute latitude au fonctionnalisme de l’exercice global des pouvoirs d’accroître son emprise sur les masses. L’intellectuel, celui qui tente de se servir singulièrement de ses capacités cognitives, est alors la figure même du trouble-fête, qui empêche l’exercice global des pouvoirs de fonctionner et le plus grand nombre de retomber en enfance, ce qu’on lui pardonne de moins en moins.
—
Par Bloom
L’esthétique n’est à tout prendre que la forme artistique de la morale, qui remplace le Bien par le Beau. C’est ce qui d’emblée devrait lui ôter toute pertinence. — Par BLOOM
On s’interroge sans fin sur les raisons de notre inaction globale face au désastre écologique qui va frapper notre espèce, et chacun y va de son explication. Alors qu’il n’y en a qu’une, qui est (…)
Nous vivons les temps de la fin, ceux du dernier homme, énervé, fonctionnalisé, confit de mesquinerie et de médiocrité, livré sans retenue aux addictions de ses croyances arbitraires et absurdes (…)
Le problème de fond qui se pose à l’exercice politique des pouvoirs, quelque figure qu’il adopte, tient à ce qu’en pratique il doit s’adresser à un groupe qui inévitablement, sur un terme plus ou (…)