Les mirages de la gratuité

samedi 1er juillet 2023

Le geste gratuit, qu’il ait des effets bénéfiques et plus encore s’ils sont dévastateurs parce qu’il entraîne alors une réprobation générale qui en augmente un peu plus la pureté, nous fascine parce qu’il se donne pour l’expression achevée du libre-arbitre absolu, du détachement au regard de tout intérêt et de tout motif. Mais ce que nous croyons être alors gratuit n’est que ce dont nous sommes incapables de percevoir les inévitables contraintes et donc les motivations cachées. Ce que nous appelons gratuité n’est que notre myopie vis-à-vis des contraintes de divers ordres qui conditionnent incontournablement les comportements de chacun. Un pur fantasme qui aimante notre désir à la mesure de son impossibilité.
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Par Bloom

Les brèves dans Tribune

Une question d’élégance
(3 septembre 2025)

Ce qui rend les dystopies largement préférables aux utopies tient au minimum d’élégance qu’elles ont de ne pas promettre inconsidérément des lendemains qui chantent pour tous. — Par BLOOM

Condition liminaire
(30 août 2025)

Il ne peut y avoir de lucidité, si limitée soit-elle, qu’accompagnée d’une dureté équivalente, qui permette de considérer ce qu’elle dévoile avec une distance qui écarte au plus loin la peine (…)

Un raccourci bienvenu
(27 août 2025)

L’idée de justice a toujours bonne presse auprès du plus grand nombre, parce qu’il y voit l’opportunité d’y gagner des droits qui lui resteraient inaccessibles par ses seules qualités. — Par BLOOM

Un défi
(23 août 2025)

Que peut-on faire de mieux pour les hommes sinon les mépriser, pour éventuellement donner à quelques-uns l’envie de le démentir. — Par BLOOM