Victimes et bourreaux

samedi 22 janvier 2022

Une des inconséquences les plus graves et les plus dangereuses découlant du victimisme contemporain triomphant revient à considérer que toute victime, du seul fait de sa reconnaissance en tant que telle, se trouve nécessairement porteuse du Bien. C’est-à-dire à transposer systématiquement le dommage subi, relevant a priori du droit, en certificat de moralité inattaquable. Ce qui amène assez souvent à encenser des victimes qui ne valent guère mieux que leurs bourreaux et sont susceptibles de devenir les bourreaux de demain. Ce qui par ailleurs ne modifie en rien le fait que ceux d’aujourd’hui continuent à relever du droit pour les actes qu’ils ont pu commettre.

— 
Par Bloom

Les brèves dans Tribune

Intéressés ?
(17 septembre 2025)

Penser reste singulier et exceptionnel au regard de nos fonctionnements physiques et intellectuels, qui s’en passent dans la majorité des situations. On peut même aller jusqu’à dire que pour le (…)

Bégaiement
(13 septembre 2025)

L’inconséquence, si chère à notre espèce, bégaie inévitablement. Parce qu’elle survient une première fois comme refus d’envisager et d’assumer les conséquences de ses actes, au profit de prétendus (…)

Indécence
(10 septembre 2025)

Nous réclamons désormais ouvertement et sans vergogne l’immortalité, sans même avoir eu la décence de nous demander auparavant s’il pouvait être de quelque façon souhaitable d’exposer notre (…)

Ne pas prendre l’effet pour la cause
(6 septembre 2025)

L’excès ne fait ni l’exception du talent, ni la singularité du génie. Il n’en constitue au mieux qu’un des éventuels effets induits. — Par BLOOM