Victimes et bourreaux

samedi 22 janvier 2022

Une des inconséquences les plus graves et les plus dangereuses découlant du victimisme contemporain triomphant revient à considérer que toute victime, du seul fait de sa reconnaissance en tant que telle, se trouve nécessairement porteuse du Bien. C’est-à-dire à transposer systématiquement le dommage subi, relevant a priori du droit, en certificat de moralité inattaquable. Ce qui amène assez souvent à encenser des victimes qui ne valent guère mieux que leurs bourreaux et sont susceptibles de devenir les bourreaux de demain. Ce qui par ailleurs ne modifie en rien le fait que ceux d’aujourd’hui continuent à relever du droit pour les actes qu’ils ont pu commettre.

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Par Bloom

Les brèves dans Tribune

Fausse joie
(21 juin 2025)

On croit s’être débarrassé de toute transcendance lorsqu’on ne juge plus que selon l’utilité, mais c’est qu’on n’a pas encore interrogé les critères et les justifications de cette dernière. — (…)

Retour de bâton
(18 juin 2025)

Nous en sommes à considérer que les enfants ont une capacité d’intellection et de jugement similaire à celle des adultes. Ce qui nous conduit en retour à nous infantiliser toujours plus pour nous (…)

Une occasion ratée
(14 juin 2025)

Ne rien attendre d’autrui et ne se bâtir aucune illusion à son égard reste le meilleur moyen – le seul – pour ne pas en être déçu. Ce qui explique que nous le soyons si régulièrement. — Par BLOOM

Compter les moutons
(11 juin 2025)

Ces droits que chacun désormais s’emploie à réclamer en toute occasion ne sont à bien y regarder que soumission à des règles externes, même lorsqu’on y trouve des bénéfices. Aucun droit n’est réel (…)