Laissez venir à moi les petits enfants

samedi 22 octobre 2022

Aux dernières nouvelles il serait devenu impératif d’écouter l’enfant qui subsisterait en tout adulte, de lui faire toute la place qui lui revient, d’arrêter de le censurer et de le brimer. Et tout ce qui va mal dans le monde trouverait ainsi sa solution. L’enfant devient ainsi notre ultime fascination, le modèle indépassable auquel nous conformer, alors même que pendant des siècles il n’a eu que la figure de l’impuissance. Et c’est peut-être de nous en être rendu compte qui nous l’a enfin rendu si désirable. D’abord bien entendu pour l’exercice global des pouvoirs, parce qu’il assigne chacun à la soumission de l’infans, voire à l’impuissance radicale du puer. Pour chacun ensuite, parce qu’il y trouve une justification à son irresponsabilité, à son inconséquence, à ses caprices et à son ressentiment. Qu’il maquille sous le terme d’innocence, moralement valorisé et ouvrant largement la voie au victimisme.
— 
Par Bloom

Les brèves dans Tribune

Intéressés ?
(17 septembre 2025)

Penser reste singulier et exceptionnel au regard de nos fonctionnements physiques et intellectuels, qui s’en passent dans la majorité des situations. On peut même aller jusqu’à dire que pour le (…)

Bégaiement
(13 septembre 2025)

L’inconséquence, si chère à notre espèce, bégaie inévitablement. Parce qu’elle survient une première fois comme refus d’envisager et d’assumer les conséquences de ses actes, au profit de prétendus (…)

Indécence
(10 septembre 2025)

Nous réclamons désormais ouvertement et sans vergogne l’immortalité, sans même avoir eu la décence de nous demander auparavant s’il pouvait être de quelque façon souhaitable d’exposer notre (…)

Ne pas prendre l’effet pour la cause
(6 septembre 2025)

L’excès ne fait ni l’exception du talent, ni la singularité du génie. Il n’en constitue au mieux qu’un des éventuels effets induits. — Par BLOOM