Laissez venir à moi les petits enfants

samedi 22 octobre 2022

Aux dernières nouvelles il serait devenu impératif d’écouter l’enfant qui subsisterait en tout adulte, de lui faire toute la place qui lui revient, d’arrêter de le censurer et de le brimer. Et tout ce qui va mal dans le monde trouverait ainsi sa solution. L’enfant devient ainsi notre ultime fascination, le modèle indépassable auquel nous conformer, alors même que pendant des siècles il n’a eu que la figure de l’impuissance. Et c’est peut-être de nous en être rendu compte qui nous l’a enfin rendu si désirable. D’abord bien entendu pour l’exercice global des pouvoirs, parce qu’il assigne chacun à la soumission de l’infans, voire à l’impuissance radicale du puer. Pour chacun ensuite, parce qu’il y trouve une justification à son irresponsabilité, à son inconséquence, à ses caprices et à son ressentiment. Qu’il maquille sous le terme d’innocence, moralement valorisé et ouvrant largement la voie au victimisme.
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Par Bloom

Les brèves dans Tribune

En miroir
(9 août 2025)

Ne te fais aucune illusion. Ce que les autres apprécient en toi ce n’est jamais toi – de quel toi d’ailleurs s’agirait-il – mais uniquement les satisfactions, matérielles et symboliques, qu’ils (…)

Un début
(6 août 2025)

Le commencement de la puissance consiste à avoir a minima la lucidité de ses impuissances. — Par BLOOM

Ni espoir ni complaisance
(2 août 2025)

Le surhomme nietzschéen a la puissance singulière de faire coexister en lui les extrêmes. Son dernier homme les annule dans sa morne et grise moyenne commune. Mais au bout du compte de l’homme, (…)

Saccages
(30 juillet 2025)

Nous saccageons notre monde et le rendons invivable à proportion de ce que nous saccageons le langage dont nous usons pour le dire, donc pour l’instaurer. Et à voir l’état actuel du premier on (…)