On ne nous dit pas tout !

mercredi 5 avril 2023

Le complotisme se construit partir de deux présupposés. D’abord que tout dans le monde est nécessairement doté d’un sens déterminé, que le hasard n’y existe pas, que tout ce qu’il contient et la façon dont il est supposé fonctionner relève d’une explication. Ensuite que tout ce qui y survient découle d’une intention, d’une volonté qui peut en être rendue responsable, et à qui on peut le cas échéant demander des comptes. Ce qui constitue à la fois une négation radicale du réel et de ses singularités échappant à toute possibilité d’explication, mais constituant néanmoins le fondement de toute réalité. Et donne la possibilité de décharger le ressentiment qu’on éprouve du fait de cette radicale incomplétude du monde sur des figures qu’on y institue comme boucs émissaires responsables de celle-ci.
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Par Bloom

Les brèves dans Tribune

Une question d’élégance
(3 septembre 2025)

Ce qui rend les dystopies largement préférables aux utopies tient au minimum d’élégance qu’elles ont de ne pas promettre inconsidérément des lendemains qui chantent pour tous. — Par BLOOM

Condition liminaire
(30 août 2025)

Il ne peut y avoir de lucidité, si limitée soit-elle, qu’accompagnée d’une dureté équivalente, qui permette de considérer ce qu’elle dévoile avec une distance qui écarte au plus loin la peine (…)

Un raccourci bienvenu
(27 août 2025)

L’idée de justice a toujours bonne presse auprès du plus grand nombre, parce qu’il y voit l’opportunité d’y gagner des droits qui lui resteraient inaccessibles par ses seules qualités. — Par BLOOM

Un défi
(23 août 2025)

Que peut-on faire de mieux pour les hommes sinon les mépriser, pour éventuellement donner à quelques-uns l’envie de le démentir. — Par BLOOM