Question de point de vue

lundi 27 décembre 2021

Nous ne comprenons pas plus autrui qu’il ne nous comprend. D’ailleurs nous ne nous comprenons même pas nous-mêmes. Nous ne faisons qu’évoluer au milieu d’un ensemble d’images projetées, celle que nous nous faisons de nous-mêmes, celle que nous nous construisons d’autrui à la ressemblance de la première et celle qu’il se fait de nous à la sienne. Et nous croyons nous comprendre lorsque ces images, sous l’effet contraignant de la commune culture, en viennent à coïncider un peu. Et nous nous instituons victime de l’incompréhension si elles diffèrent trop les unes des autres – ce qui est le cas le plus courant et constitue un des moteurs les plus sûrs de notre ressentiment généralisé. Alors que nous devrions nous réjouir de cette incompréhension comme d’une marque de notre singularité.

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Par Bloom

Les brèves dans Tribune

En creux
(14 mai 2025)

Toute connaissance – et plus largement tout savoir – dépend de ses hypothèses factuelles et méthodologiques, qui déterminent a priori ses limites, et dessinent en creux tout son inconnaissable. (…)

La bonne question
(10 mai 2025)

La question à laquelle il convient de répondre n’est pas : faut-il conserver l’espèce humaine, mais bien : pour en faire quoi ? — Par BLOOM

Qui tire les ficelles ?
(7 mai 2025)

Nous n’avons pas de remords par altruisme ou par grandeur d’âme, mais parce qu’ils nous donnent l’occasion de supposer la subjectité à laquelle nous aspirons. Là comme ailleurs c’est notre égoïsme (…)

Humanisme
(3 mai 2025)

L’amour de l’homme en général se conjugue assez bien avec la haine de certains hommes en particulier, qu’on considère ne pas se conformer suffisamment complètement au modèle idéal du premier. Et (…)