Question de point de vue

lundi 27 décembre 2021

Nous ne comprenons pas plus autrui qu’il ne nous comprend. D’ailleurs nous ne nous comprenons même pas nous-mêmes. Nous ne faisons qu’évoluer au milieu d’un ensemble d’images projetées, celle que nous nous faisons de nous-mêmes, celle que nous nous construisons d’autrui à la ressemblance de la première et celle qu’il se fait de nous à la sienne. Et nous croyons nous comprendre lorsque ces images, sous l’effet contraignant de la commune culture, en viennent à coïncider un peu. Et nous nous instituons victime de l’incompréhension si elles diffèrent trop les unes des autres – ce qui est le cas le plus courant et constitue un des moteurs les plus sûrs de notre ressentiment généralisé. Alors que nous devrions nous réjouir de cette incompréhension comme d’une marque de notre singularité.

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Par Bloom

Les brèves dans Tribune

Pathologique
(2 avril 2025)

Le pathos comme travestissement typiquement moralisateur de l’indigence de la réflexion et encore plus de la pensée. L’émotion y est poussée à l’extrême parce qu’on est incapable de proposer autre (…)

Carnaval moral
(29 mars 2025)

Si nous étions un tant soit peu moraux avec nos moralités nous serions obligés d’y reconnaître les déguisements plus ou moins achevés de nos égoïsmes de masse. — Par BLOOM

Mauvaise recette
(26 mars 2025)

Ce ne sont ni ses qualités ni ses défauts, pris un par un, qui dévaluent l’espèce humaine, mais le mélange inapproprié qu’ils font en elle. Ce qui laisse douter de pouvoir jamais y remédier. — (…)

Devoir de réserve
(22 mars 2025)

Vous vous rengorgez du bien que vous faites à autrui, mais ce n’est que votre bien, qui n’est pas nécessairement le sien, et que de plus vous entendez lui imposer. Il vous faut décidément être (…)