Une religion laïque

samedi 3 décembre 2022

L’art ne devient nécessaire à la culture commune et n’y acquiert le statut de domaine spécifique que lorsque celle-ci ne dispose plus d’autre moyen de contenir et de régulariser la puissance singulière des œuvres. C’est-à-dire en pratique lorsque la transcendance religieuse n’y parvient plus et ne réussit plus à rendre crédible la supposée origine divine de cette singularité. On peut de ce fait considérer l’art comme une forme laïque de religiosité, s’appuyant sur une supposée transcendance esthétique, destinée à museler, par le biais des canons que promulgue celle-ci, le survenir singulier des œuvres en le reprenant et en l’organisant en une histoire spécifique et en écoles la structurant, permettant de les régulariser et de les fonctionnaliser.
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Par Bloom

Les brèves dans Tribune

Bégaiement
(13 septembre 2025)

L’inconséquence, si chère à notre espèce, bégaie inévitablement. Parce qu’elle survient une première fois comme refus d’envisager et d’assumer les conséquences de ses actes, au profit de prétendus (…)

Indécence
(10 septembre 2025)

Nous réclamons désormais ouvertement et sans vergogne l’immortalité, sans même avoir eu la décence de nous demander auparavant s’il pouvait être de quelque façon souhaitable d’exposer notre (…)

Ne pas prendre l’effet pour la cause
(6 septembre 2025)

L’excès ne fait ni l’exception du talent, ni la singularité du génie. Il n’en constitue au mieux qu’un des éventuels effets induits. — Par BLOOM

Une question d’élégance
(3 septembre 2025)

Ce qui rend les dystopies largement préférables aux utopies tient au minimum d’élégance qu’elles ont de ne pas promettre inconsidérément des lendemains qui chantent pour tous. — Par BLOOM