Une religion laïque

samedi 3 décembre 2022

L’art ne devient nécessaire à la culture commune et n’y acquiert le statut de domaine spécifique que lorsque celle-ci ne dispose plus d’autre moyen de contenir et de régulariser la puissance singulière des œuvres. C’est-à-dire en pratique lorsque la transcendance religieuse n’y parvient plus et ne réussit plus à rendre crédible la supposée origine divine de cette singularité. On peut de ce fait considérer l’art comme une forme laïque de religiosité, s’appuyant sur une supposée transcendance esthétique, destinée à museler, par le biais des canons que promulgue celle-ci, le survenir singulier des œuvres en le reprenant et en l’organisant en une histoire spécifique et en écoles la structurant, permettant de les régulariser et de les fonctionnaliser.
— 
Par Bloom

Les brèves dans Tribune

Continuons le combat
(11 octobre 2025)

Après l’avoir honni pendant des siècles par pure superstition religieuse – le diable l’élisait comme son principal repaire dans l’homme, mais finalement peut-être seulement parce qu’il manifestait (…)

Question de situation
(8 octobre 2025)

La seule chose qui distingue ceux qu’on appelle les puissants – avec ce que cela comporte de connotation négative et implicitement de dénigrement systématique de la notion de puissance – de ceux (…)

Psittacisme
(4 octobre 2025)

Que de mots inutiles nous proférons au cours de notre existence pour le seul plaisir fugace de nous sentir sujet réaliste. Et que de conséquences funestes ils y provoquent. — Par BLOOM

Transfusion
(1er octobre 2025)

L’esthétique n’est à tout prendre que la forme artistique de la morale, qui remplace le Bien par le Beau. C’est ce qui d’emblée devrait lui ôter toute pertinence. — Par BLOOM