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samedi 23 juillet 2022

Ce qui nous individue, nous fait exister et quelquefois vivre, nous échappe définitivement et irrémédiablement. C’est tout ce qui s’impose à nous de l’espèce, de la lignée dont nous sommes le surgeon, de la langue que nous parlons et de la culture qui en use pour se diffuser, des situations où nous sommes plongés. Avec ce que ça comporte d’inévitable hasard, qu’il soit génétique ou circonstanciel. C’est trop radicalement et singulièrement compliqué, trop intempestif, d’un passé à la lettre immémorial, pour que nous puissions jamais y accéder et y comprendre quoi que ce soit. Alors nous tentons de pallier ce manque, cette perte, par la croyance, aux dieux, au monde, au sujet, à l’Homme, à la science et à ses dérivés technologiques. A la première notion qui passe à portée de notre intellect et qui semble en mesure de nous distraire de cette absence radicale d’origine.

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Par Bloom

Les brèves dans Tribune

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(15 octobre 2025)

Nous nous posons rarement les bonnes questions, parce qu’elles perturbent notre petit confort intellectuel. Dernier exemple en date, la question de savoir si nous nous dirigeons vers une (…)

Continuons le combat
(11 octobre 2025)

Après l’avoir honni pendant des siècles par pure superstition religieuse – le diable l’élisait comme son principal repaire dans l’homme, mais finalement peut-être seulement parce qu’il manifestait (…)

Question de situation
(8 octobre 2025)

La seule chose qui distingue ceux qu’on appelle les puissants – avec ce que cela comporte de connotation négative et implicitement de dénigrement systématique de la notion de puissance – de ceux (…)

Psittacisme
(4 octobre 2025)

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