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samedi 23 juillet 2022

Ce qui nous individue, nous fait exister et quelquefois vivre, nous échappe définitivement et irrémédiablement. C’est tout ce qui s’impose à nous de l’espèce, de la lignée dont nous sommes le surgeon, de la langue que nous parlons et de la culture qui en use pour se diffuser, des situations où nous sommes plongés. Avec ce que ça comporte d’inévitable hasard, qu’il soit génétique ou circonstanciel. C’est trop radicalement et singulièrement compliqué, trop intempestif, d’un passé à la lettre immémorial, pour que nous puissions jamais y accéder et y comprendre quoi que ce soit. Alors nous tentons de pallier ce manque, cette perte, par la croyance, aux dieux, au monde, au sujet, à l’Homme, à la science et à ses dérivés technologiques. A la première notion qui passe à portée de notre intellect et qui semble en mesure de nous distraire de cette absence radicale d’origine.

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Par Bloom

Les brèves dans Tribune

Transfusion
(1er octobre 2025)

L’esthétique n’est à tout prendre que la forme artistique de la morale, qui remplace le Bien par le Beau. C’est ce qui d’emblée devrait lui ôter toute pertinence. — Par BLOOM

Une question de préférence
(27 septembre 2025)

On s’interroge sans fin sur les raisons de notre inaction globale face au désastre écologique qui va frapper notre espèce, et chacun y va de son explication. Alors qu’il n’y en a qu’une, qui est (…)

Piètre apocalypse
(24 septembre 2025)

Nous vivons les temps de la fin, ceux du dernier homme, énervé, fonctionnalisé, confit de mesquinerie et de médiocrité, livré sans retenue aux addictions de ses croyances arbitraires et absurdes (…)

Décroissance tendancielle de la valeur
(20 septembre 2025)

Le problème de fond qui se pose à l’exercice politique des pouvoirs, quelque figure qu’il adopte, tient à ce qu’en pratique il doit s’adresser à un groupe qui inévitablement, sur un terme plus ou (…)