Retours attendus

mercredi 5 octobre 2022

L’attrait propre aux extrêmes, quelque figure qu’ils prennent, est leur simplisme, leur radicale absence de nuance, qui peignent un monde en noir et blanc. Ce qui d’une part ne requiert qu’un effort intellectuel minime, voire nul, pour se le représenter. D’autre part permet d’y trouver facilement des causes au ressentiment que le plus grand nombre éprouve face à l’indifférence entêtée du monde. Enfin permet de se poser en victime de celles-ci, de les condamner et d’en exiger réparation immédiate, pleine et entière, ce qui est le moyen le plus facile de se décharger de ce ressentiment. On comprend mieux leur retour systématique sur le devant de la scène à chaque période troublée, c’est-à-dire ne se prêtant pas à une lecture rapide, aisée et schématique du monde et de ses fonctionnements supposés.

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Par Bloom

Les brèves dans Tribune

Une question d’élégance
(3 septembre 2025)

Ce qui rend les dystopies largement préférables aux utopies tient au minimum d’élégance qu’elles ont de ne pas promettre inconsidérément des lendemains qui chantent pour tous. — Par BLOOM

Condition liminaire
(30 août 2025)

Il ne peut y avoir de lucidité, si limitée soit-elle, qu’accompagnée d’une dureté équivalente, qui permette de considérer ce qu’elle dévoile avec une distance qui écarte au plus loin la peine (…)

Un raccourci bienvenu
(27 août 2025)

L’idée de justice a toujours bonne presse auprès du plus grand nombre, parce qu’il y voit l’opportunité d’y gagner des droits qui lui resteraient inaccessibles par ses seules qualités. — Par BLOOM

Un défi
(23 août 2025)

Que peut-on faire de mieux pour les hommes sinon les mépriser, pour éventuellement donner à quelques-uns l’envie de le démentir. — Par BLOOM