Retours attendus

mercredi 5 octobre 2022

L’attrait propre aux extrêmes, quelque figure qu’ils prennent, est leur simplisme, leur radicale absence de nuance, qui peignent un monde en noir et blanc. Ce qui d’une part ne requiert qu’un effort intellectuel minime, voire nul, pour se le représenter. D’autre part permet d’y trouver facilement des causes au ressentiment que le plus grand nombre éprouve face à l’indifférence entêtée du monde. Enfin permet de se poser en victime de celles-ci, de les condamner et d’en exiger réparation immédiate, pleine et entière, ce qui est le moyen le plus facile de se décharger de ce ressentiment. On comprend mieux leur retour systématique sur le devant de la scène à chaque période troublée, c’est-à-dire ne se prêtant pas à une lecture rapide, aisée et schématique du monde et de ses fonctionnements supposés.

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Par Bloom

Les brèves dans Tribune

En miroir
(9 août 2025)

Ne te fais aucune illusion. Ce que les autres apprécient en toi ce n’est jamais toi – de quel toi d’ailleurs s’agirait-il – mais uniquement les satisfactions, matérielles et symboliques, qu’ils (…)

Un début
(6 août 2025)

Le commencement de la puissance consiste à avoir a minima la lucidité de ses impuissances. — Par BLOOM

Ni espoir ni complaisance
(2 août 2025)

Le surhomme nietzschéen a la puissance singulière de faire coexister en lui les extrêmes. Son dernier homme les annule dans sa morne et grise moyenne commune. Mais au bout du compte de l’homme, (…)

Saccages
(30 juillet 2025)

Nous saccageons notre monde et le rendons invivable à proportion de ce que nous saccageons le langage dont nous usons pour le dire, donc pour l’instaurer. Et à voir l’état actuel du premier on (…)