Subjectité

lundi 17 mai 2021

Nous avons tous une idée à peu près claire de ce que recouvre le terme de subjectivité, parce que tous nous nous sentons sujets réalistes, sujets au sein de la réalité, c’est-à-dire entités individuées dotées d’une réflexivité supposée permettre de faire des choix conscients et potentiellement dirigés par la raison – potentiellement seulement puisque notre supposé libre arbitre doit aussi nous donner la possibilité de faire des choix qui y contreviennent. La subjectivité est affaire de ressenti immédiat, elle est l’habitus le mieux partagé de l’espèce. Pour autant elle est produite par une assignation culturelle au statut fonctionnel de sujet réaliste, à la subjectité en tant que dispositif opératoire générique de constitution et de pérennisation de notre réalité commune, particulièrement dans sa forme moderne et technologique qui institue le monde comme pur objet en face du sujet et permet d’y projeter le fantasme d’une maîtrise intégrale de ses contenus par ce dernier.

— 
Par Bloom

Les brèves dans Tribune

Bégaiement
(13 septembre 2025)

L’inconséquence, si chère à notre espèce, bégaie inévitablement. Parce qu’elle survient une première fois comme refus d’envisager et d’assumer les conséquences de ses actes, au profit de prétendus (…)

Indécence
(10 septembre 2025)

Nous réclamons désormais ouvertement et sans vergogne l’immortalité, sans même avoir eu la décence de nous demander auparavant s’il pouvait être de quelque façon souhaitable d’exposer notre (…)

Ne pas prendre l’effet pour la cause
(6 septembre 2025)

L’excès ne fait ni l’exception du talent, ni la singularité du génie. Il n’en constitue au mieux qu’un des éventuels effets induits. — Par BLOOM

Une question d’élégance
(3 septembre 2025)

Ce qui rend les dystopies largement préférables aux utopies tient au minimum d’élégance qu’elles ont de ne pas promettre inconsidérément des lendemains qui chantent pour tous. — Par BLOOM