Subjectité

lundi 17 mai 2021

Nous avons tous une idée à peu près claire de ce que recouvre le terme de subjectivité, parce que tous nous nous sentons sujets réalistes, sujets au sein de la réalité, c’est-à-dire entités individuées dotées d’une réflexivité supposée permettre de faire des choix conscients et potentiellement dirigés par la raison – potentiellement seulement puisque notre supposé libre arbitre doit aussi nous donner la possibilité de faire des choix qui y contreviennent. La subjectivité est affaire de ressenti immédiat, elle est l’habitus le mieux partagé de l’espèce. Pour autant elle est produite par une assignation culturelle au statut fonctionnel de sujet réaliste, à la subjectité en tant que dispositif opératoire générique de constitution et de pérennisation de notre réalité commune, particulièrement dans sa forme moderne et technologique qui institue le monde comme pur objet en face du sujet et permet d’y projeter le fantasme d’une maîtrise intégrale de ses contenus par ce dernier.

— 
Par Bloom

Les brèves dans Tribune

Condition liminaire
(30 août 2025)

Il ne peut y avoir de lucidité, si limitée soit-elle, qu’accompagnée d’une dureté équivalente, qui permette de considérer ce qu’elle dévoile avec une distance qui écarte au plus loin la peine (…)

Un raccourci bienvenu
(27 août 2025)

L’idée de justice a toujours bonne presse auprès du plus grand nombre, parce qu’il y voit l’opportunité d’y gagner des droits qui lui resteraient inaccessibles par ses seules qualités. — Par BLOOM

Un défi
(23 août 2025)

Que peut-on faire de mieux pour les hommes sinon les mépriser, pour éventuellement donner à quelques-uns l’envie de le démentir. — Par BLOOM

Humanisation
(20 août 2025)

Nous avons deux façons complémentaires d’humaniser systématiquement et radicalement notre milieu. La première, la plus directe, passe par sa domestication et sa mise sous tutelle technologique. Ce (…)