Subjectité

lundi 17 mai 2021

Nous avons tous une idée à peu près claire de ce que recouvre le terme de subjectivité, parce que tous nous nous sentons sujets réalistes, sujets au sein de la réalité, c’est-à-dire entités individuées dotées d’une réflexivité supposée permettre de faire des choix conscients et potentiellement dirigés par la raison – potentiellement seulement puisque notre supposé libre arbitre doit aussi nous donner la possibilité de faire des choix qui y contreviennent. La subjectivité est affaire de ressenti immédiat, elle est l’habitus le mieux partagé de l’espèce. Pour autant elle est produite par une assignation culturelle au statut fonctionnel de sujet réaliste, à la subjectité en tant que dispositif opératoire générique de constitution et de pérennisation de notre réalité commune, particulièrement dans sa forme moderne et technologique qui institue le monde comme pur objet en face du sujet et permet d’y projeter le fantasme d’une maîtrise intégrale de ses contenus par ce dernier.

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Par Bloom

Les brèves dans Tribune

Fausse joie
(21 juin 2025)

On croit s’être débarrassé de toute transcendance lorsqu’on ne juge plus que selon l’utilité, mais c’est qu’on n’a pas encore interrogé les critères et les justifications de cette dernière. — (…)

Retour de bâton
(18 juin 2025)

Nous en sommes à considérer que les enfants ont une capacité d’intellection et de jugement similaire à celle des adultes. Ce qui nous conduit en retour à nous infantiliser toujours plus pour nous (…)

Une occasion ratée
(14 juin 2025)

Ne rien attendre d’autrui et ne se bâtir aucune illusion à son égard reste le meilleur moyen – le seul – pour ne pas en être déçu. Ce qui explique que nous le soyons si régulièrement. — Par BLOOM

Compter les moutons
(11 juin 2025)

Ces droits que chacun désormais s’emploie à réclamer en toute occasion ne sont à bien y regarder que soumission à des règles externes, même lorsqu’on y trouve des bénéfices. Aucun droit n’est réel (…)