Subjectité

lundi 17 mai 2021

Nous avons tous une idée à peu près claire de ce que recouvre le terme de subjectivité, parce que tous nous nous sentons sujets réalistes, sujets au sein de la réalité, c’est-à-dire entités individuées dotées d’une réflexivité supposée permettre de faire des choix conscients et potentiellement dirigés par la raison – potentiellement seulement puisque notre supposé libre arbitre doit aussi nous donner la possibilité de faire des choix qui y contreviennent. La subjectivité est affaire de ressenti immédiat, elle est l’habitus le mieux partagé de l’espèce. Pour autant elle est produite par une assignation culturelle au statut fonctionnel de sujet réaliste, à la subjectité en tant que dispositif opératoire générique de constitution et de pérennisation de notre réalité commune, particulièrement dans sa forme moderne et technologique qui institue le monde comme pur objet en face du sujet et permet d’y projeter le fantasme d’une maîtrise intégrale de ses contenus par ce dernier.

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Par Bloom

Les brèves dans Tribune

Carnaval moral
(29 mars 2025)

Si nous étions un tant soit peu moraux avec nos moralités nous serions obligés d’y reconnaître les déguisements plus ou moins achevés de nos égoïsmes de masse. — Par BLOOM

Mauvaise recette
(26 mars 2025)

Ce ne sont ni ses qualités ni ses défauts, pris un par un, qui dévaluent l’espèce humaine, mais le mélange inapproprié qu’ils font en elle. Ce qui laisse douter de pouvoir jamais y remédier. — (…)

Devoir de réserve
(22 mars 2025)

Vous vous rengorgez du bien que vous faites à autrui, mais ce n’est que votre bien, qui n’est pas nécessairement le sien, et que de plus vous entendez lui imposer. Il vous faut décidément être (…)

Puissance
(19 mars 2025)

La marque de la puissance : être capable d’accueillir ce qui ne convient pas et de repousser ce qui convient depuis trop longtemps pour les surmonter vers ce qui va convenir. — Par BLOOM