Subjectité

lundi 17 mai 2021

Nous avons tous une idée à peu près claire de ce que recouvre le terme de subjectivité, parce que tous nous nous sentons sujets réalistes, sujets au sein de la réalité, c’est-à-dire entités individuées dotées d’une réflexivité supposée permettre de faire des choix conscients et potentiellement dirigés par la raison – potentiellement seulement puisque notre supposé libre arbitre doit aussi nous donner la possibilité de faire des choix qui y contreviennent. La subjectivité est affaire de ressenti immédiat, elle est l’habitus le mieux partagé de l’espèce. Pour autant elle est produite par une assignation culturelle au statut fonctionnel de sujet réaliste, à la subjectité en tant que dispositif opératoire générique de constitution et de pérennisation de notre réalité commune, particulièrement dans sa forme moderne et technologique qui institue le monde comme pur objet en face du sujet et permet d’y projeter le fantasme d’une maîtrise intégrale de ses contenus par ce dernier.

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Par Bloom

Les brèves dans Tribune

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(12 avril 2025)

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(9 avril 2025)

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Tromperie
(5 avril 2025)

L’intention, ce subterfuge psychologique inventé par le sujet pour annexer et accaparer toutes les actions de l’individu, qui ne découlent réellement que de ses déterminations. — Par BLOOM

Pathologique
(2 avril 2025)

Le pathos comme travestissement typiquement moralisateur de l’indigence de la réflexion et encore plus de la pensée. L’émotion y est poussée à l’extrême parce qu’on est incapable de proposer autre (…)